Mercedes W115 240D 3.0 : L’âge d’or du diesel

Dans les années 70, alors que le moteur diesel reste associé aux utilitaires et véhicules professionnels. Mercedes-Benz fait un pari audacieux : Proposer une berline diesel performante, très endurante et capable de rivaliser avec les motorisations essence sur le terrain du confort et de l’agrément. La Mercedes 240D 3.0 s’inscrit pleinement dans cette stratégie et marque une étape clé dans l’histoire de l’automobile.

Une avancée technique majeure pour son époque 

La 240D 3.0 est la première berline de série équipée d’un moteur diesel à 5 cylindres. Une architecture inédite, pensée pour offrir davantage de souplesse et de couple qu’un 4 cylindres, tout en conservant la robustesse chère à la marque.

Sous le capot, le moteur OM 617, à 5 cylindres atmosphérique de 3.0 litres développe environ 80 chevaux (contre 65 chevaux pour le quatre cylindres) et offre une vitesse de pointe de 148 km/h.

Si les performances restent modestes sur le papier, ce bloc se distingue avant tout par son endurance exceptionnelle et sa capacité à parcourir de très longues distances sans faiblir. Mercedes privilégie alors la fiabilité et la longévité plutôt que la recherche de la puissance pure.

Une conception tournée vers la durabilité 

Comme l’ensemble de la gamme Mercedes de cette période, la 240D 3.0 bénéficie d’une conception sans compromis : Châssis robuste, trains roulants surdimensionnés, mécanique peu sollicité. Tout est pensé pour résister à usage intensif.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce modèle sera largement utilisé par les taxis, les administrations et les grands rouleurs à travers l’europe (Un chauffeur de taxi grec a réussi à parcourir 4,6 millions de kilomètres à son bord !), l’Afrique ou le moyen orient. La 240D 3.0 s’impose rapidement comme un outil de travail fiable, capable d’afficher des kilométrages hors normes.

Une ligne sobre et fonctionnelle 

Esthétiquement, la Mercedes 240D 3.0 adopte les codes stylistiques des années 70: Lignes droites, surfaces vitrées généreuses, chromes discrets et proportions équilibrées. 

Le dessin, signé à nouveau du génialissime Paul Bracq, privilégie la lisibilité et l’efficacité plutôt que l’effet de mode.

Aujourd’hui encore, cette sobriété confère à la voiture une élégance intemporelle. Elle n’attire pas l’attention par l’exubérance, mais par sa ligne géniale, sa cohérence et sa prestance.

Un habitacle rationnel et durable 

À l’intérieur, outre l’élégance, l’approche est résolument fonctionnelle. L’ergonomie est exemplaire, les commandes tombent naturellement sous la main et les matériaux sont choisis pour leur résistance dans le temps.

Les selleries épaisses, les plastiques rigides et l’assemblage précis témoignent d’un soucis de durabilité rarement égalé depuis.

Le confort, sans être ostentatoire, reste de haut niveau pour l’époque, notamment sur longs trajets. La suspension absorbe efficacement les irrégularités de la route, renforçant la vocation de grande routière de la 240D 3.0.

Sur la route : Régularité avant tout 

Au volant, la Mercedes 240D 3.0 impose un rythme posé. Le moteur se montre volontaire à bas régime, la montée en vitesse est progressive et la voiture privilégie la stabilité à la vivacité.

Associée fréquemment à une boîte automatique, elle excelle dans une conduite coulée, parfaitement adaptée aux longs parcours.

Il ne s’agit pas d’une voiture de plaisir au sens sportif du terme, mais d’une berline pensée pour avaler les kilomètres avec constance et sérénité.

Une reconnaissance tardive en collection 

Longtemps cantonnée à son image de véhicule utilitaire, la 240D 3.0 connaît aujourd’hui un regain d’intérêt auprès des amateurs de Mercedes classiques. Sa mécanique réputée - À juste titre - indestructible, sa simplicité technique et son authenticité séduisent une nouvelle génération de collectionneurs.

Les exemplaires d’origine, bien entretenus, deviennent plus rares et leur cote progresse régulièrement, notamment pour les exemplaires « Full stock ».

La Mercedes 240D 3.0 incarne une période charnière de l’histoire automobile, où le diesel commence à s’imposer dans le segment des berlines. Plus qu’une simple voiture ancienne, elle note le témoignage d’un savoir-faire Mercedes fondé sur la fiabilité, la cohérence technique et la durabilité.

Une vision de l’automobile qui, plusieurs decennies plus tard, continue de faire référence !